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Maladies à fort potentiel de décès en Afrique et dans le monde, le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme font des millions de victimes dans le monde chaque année. Suffisamment connues ou non, elles continuent de tuer sournoisement des populations se trouvant pour la plupart sur le continent africain.
Cette situation de péril de la santé mondiale intéresse au plus haut point les Etats réunis autour du Fonds Mondial dont le but est d’accélérer la fin des épidémies de SIDA, de Tuberculose et de Paludisme. Même si les victimes de ces trois maladies ont diminué de moitié depuis le début du 21ème siècle, l’objectif de les éradiquer à l’horizon 2030 reste très aléatoire si l’on s’en tient aux déclarations de Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme : « Pour dire les choses franchement, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour accomplir cette ambition », lors d’une rencontre avec des journalistes à New Delhi. Il prévient d’ailleurs que « Si vous comparez la courbe en termes de nouvelles infections et de décès par rapport à celle que nous devrions avoir, nous devons accélérer le mouvement ».
Mis en oeuvre depuis 2016, le projet « Scale up of HIV prevention to contribute to the reduction of HIV related morbidity and mortality by 2020 » constitue au Cameroun le moyen par lequel le Fonds Mondial compte atteindre ses objectifs. Piloté par l’Instance de Coordination Nationale, ce projet se fonde principalement sur l’action des Organisations à Base Communautaire (OBC) pour atteindre plus facilement ses différentes cibles. C’est dans cette optique que l’ICN a organisé un dialogue pays dont l’objectif est de recueillir les avis et attentes des organisations de terrains afin que soient améliorées les offres et actions dans la lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme au Cameroun.
Pour les besoins de la cause, une facilitatrice mandatée par l’ICN a rencontré une dizaine de jeunes de l’association Horizon Jeune le mardi 21 janvier 2020 dans le cadre d’une causerie éducative. Durant une cinquantaine de minutes, les protagonistes ont échangé sur les stratégies innovantes de prévention du SIDA, de la Tuberculose et du Paludisme au Cameroun. C’est ainsi que dans le cadre de la prévention du SIDA, Horizon Jeune a proposé que soient installés dans des pharmacies des distributeurs de préservatifs permettant de conserver l’anonymat des utilisateurs, compte tenu des préjugés et appréhensions qui existent au sein de la population.
En ce qui concerne la prise en charge, il a été proposé entre autre que ne soient plus différenciés les pavillons de prise en charge des patients atteints de SIDA ou de Tuberculose, afin de lutter plus efficacement contre la stigmatisation. Pour ces jeunes, la prise en charge du Paludisme devrait être traduite pour l’entièreté de la population et la distribution des moustiquaires imprégnées longue durée d’action (MILDA) devrait être automatique à l’occasion de toute consultation liée à cette maladie.
Toutefois, l’une des recommandations les plus importantes de cet échange reste assurément celle portant sur l’implication des OBC dans le processus de prise de décisions concernant l’implémentation du projet. De plus, Horizon Jeune voudrait que plus de responsabilités soient confiées aux OBC notamment dans la dispensation communautaire des ARV, la mise en œuvre des programmes de lutte contre la Tuberculose et le Paludisme. Il serait de ce fait intéressant que lesdites OBC soient continuellement recyclées et appuyées sur les plans organisationnel, financier et technique.
Le choix d’Horizon Jeune parmi les associations devant prendre part à ce dialogue pays montre que les résultats obtenus sur le terrain sont loin de déplaire. D’où la nécessité qui est sienne de travailler davantage pour l’atteinte des résultats attendus. Surtout que la demande des OBC de se voir accorder plus de responsabilités dans le processus d’élaboration et de prise de décisions implique pour elles l’évolution vers une plus grande professionnalisation.