Avec le soutien technique et financier du Service Civil pour la paix / GIZ et le BMZ
Un objectif
Renforcer l’engagement des jeunes dans la construction d’une culture de paix et de cohésion sociale en leur offrant des outils et techniques de participation, des espaces de dialogue et participation active au vivre ensemble.
Depuis quelques années déjà le Cameroun fait face à une série de crises sécuritaires. Dans cette commune, au quotidien, les populations font face à des crises, sociales, économiques, et sanitaires qui contribuent progressivement à la détérioration du tissu social, au renforcement du mal-être individuel et collectif au sein des familles et communautés. C’est le cas de la région de l’Ouest et de la commune de Dschang plus particulièrement e nombreux problèmes induits par la situation économique qui se dégrade progressivement (flambée des prix des produits de première nécessité/vie chère) ; le chômage et sous-emploi des jeunes ; les crises politiques, et plus récemment aussi la crise sécuritaire des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et les nombreux déplacements des populations qu’elle a engendré vers les communes comme Dschang.
Les personnes les plus affectées par cette situation sont les jeunes qui constituent plus de la moitié de la population. Notons que la ville de Dschang abrite l’une des plus importantes universités publiques du pays avec plus de 30 000 étudiants, ce qui contribue à renforcer la population jeune de la commune. Il apparait dès lors nécessaire de mener des actions de promotion et de renforcement du dialogue et de la cohésion sociale au sein de la commune à travers une forte implication des jeunes et une grande collaboration des autorités locales afin de construire une paix durable.
C’est dans ce contexte que le projet « d’amélioration de la participation des jeunes pour le dialogue et la cohésion social » bénéficiant de l’appui technique du Programme SCP (Service Civil pour la Paix)/GIZ financé par le BMZ (Ministère Fédéral de la Coopération Economique et du Développement) a été pensé. Dans le cadre de ce projet, plusieurs clubs de jeunes, ont été redynamisées dans plusieurs quartiers dans la ville de Dschang, à l’instar du club de jeunes de Fiala Foréké, de Nzong, du quartier Haoussa, de Tsinfem et de Ngui depuis septembre 2023. Pour la deuxième phase du projet en 2024-2025, 5 autres clubs de 5 autres quartiers de la ville ont été ajoutés. Les jeunes de ces différents clubs furent baptisés sous l’appellation « influenceurs communautaires de la paix » c’est-à-dire des personnes qui par leurs comportements en communauté prêchent par le bon exemple et invite les autres à les suivre. Ces clubs ont été redynamisées dans l’optique d’inciter la participation des jeunes dans la planification et la mise en œuvre des activités de promotion de la paix, la cohésion sociale et la participation citoyenne dans leurs communautés respectives ; mais aussi pour trouver des stratégies et solutions aux source de conflit rencontrés au sein de leur communauté en vue de les éradiquer.
À travers des formations continues ces jeunes influenceurs et influenceuses ont pu renforcé leurs capacités dans de nombreux domaines : ils ont par exemple intégré l’importance de prendre en compte la communication non violente à la fois dans leur travail et dans leur vie quotidienne. Avec les compétences acquises, les participants se sont dits mieux outillés pour porter le message à leurs futurs apprenants et à mettre les recommandations et enseignements en pratique. ainsi qu’à mener des actions de plaidoyer au sein de leurs communautés respectives.
Dès le début du projet, les jeunes des différents clubs ont effectué des plaidoyers au près des leaders de leurs quartier (chef de quartier, chef de village, autorités religieuses) pour présenter leurs clubs, projet et de ce fait demander leurs soutiens dans la mise en œuvre de leurs activités respectives. Leur initiative a été favorablement reçue par ces leaders qui leur ont assurés leur soutien et accompagnement.
L’une des principales activités mise en œuvre par les jeunes durant le projet était les rencontres sportives (match de football). Celles-ci impliquaient aussi bien les jeunes de la population hôte que les jeunes déplacés internes dans les différents quartiers. Le but était de sensibiliser les jeunes du quartier sur l’importance de la tolérance dans les rapports sociaux et ainsi promouvoir le vivre ensemble. Cette activité a aussi permis aux jeunes de ces clubs de recruter de nouveaux membres au sein de leurs clubs.
Les conditions d’hygiène et de salubrité (gestion de déchets) ont été identifiées comme l’une des sources importantes de conflit dans les différents quartiers. C’est dans ce contexte que les jeunes des différents clubs ont menés de façon mensuelle des activités d’investissement humain dans le but de sensibiliser les populations sur ce problème à travers leurs actes. Cette activité a permis de renforcer les liens et le sentiment d’appartenance entre les jeunes qui se sont mis ensemble pour cette initiative.
Une autre activité menée par les jeunes influenceurs de la paix était le ravitaillement en eau potable aux personnes en situation de vulnérabilité du quartier haoussa dans la commune de Dschang (Figure 1). Elle s’est tenue sur toute la durée du projet et avait pour but d’aider les personnes âgées, femmes enceintes et les personnes vivantes avec un handicap incapable de se ravitailler en eau d’en avoir accès. Cette activité a permis de renforcer le vivre ensemble car les jeunes sans distinction de religion, de sexe ou de tribut ont mis leurs effort en contribution dans le cadre de cette activité.
Les sensibilisations porte à porte et radiophonique ont été organisées par les jeunes des différents clubs. Les messages portés par ces jeunes lors des campagnes étaient relatifs à la lutte contre les discours haineux en langue locale (Yemba), français et anglais. L’objectif était de sensibiliser les populations sur les conséquences néfastes des discours haineux sur la cohésion sociale dans nos communautés, prévenir la propagation de la haine et promouvoir le dialogue et l’inclusion.